Partie IV - LES RITES AUTOUR DE LA MORT

3 - Chez les personnes originaires d'Afrique Noire




3.5- L'annonce du décès

La personne est allée "se reposer", "se coucher" ; cette formule permet de sous-entendre qu'elle se relèvera ; "comme le soleil se couche, pour se relever le lendemain " (12).
   On peut aussi dire à un proche que la personne décédée le "remercie" : la relation entre eux est ainsi renforcée, tout en suggérant une prochaine rencontre.

Ces expressions sont des codes qu'il appartient à l'autre de déchiffrer, d'en comprendre les sous-entendus. Il pourra alors avoir une bonne pensée, une prière à l'adresse du mort afin de l'accompagner un petit moment.


3.6- Les rituels

En France, la communauté africaine n'est plus régie de la même façon. Elle préfère alors souvent contribuer au rapatriement du corps au village d'origine, où sont effectués les rituels.

En Afrique, les soins du corps (bain...) sont faits à l'extérieur, devant la "porte des morts", située à l'ouest de la case, et par des initiés sous la direction d'un ancien (de même profession que le mort) qui connaît les mots, les codes, les plantes... Ces soins sont variables en fonction de l'importance de la personne au sein de la Communauté, mais la tête est en général rasée (comme lors de sa naissance), et le corps enveloppé dans du tissu blanc... "signe de lumière" (12).
   Lorsqu'une personne meurt, il est important de célébrer une fête. Les proches remercient alors celui qui part pour l'œuvre de sa vie, lui demandent pardon pour tout ce qui a pu le blesser de leur part, et lui pardonnent également.Lorsqu'une personne meurt, il est important de célébrer une fête. Les proches remercient alors celui qui part pour l'œuvre de sa vie, lui demandent pardon pour tout ce qui a pu le blesser de leur part, et lui pardonnent également.
   D'autre part, les ancêtres sont remerciés afin qu'ils accueillent le mort dans le monde invisible. En général on meurt de maladie. Or, celle-ci est due aux ancêtres révoltés et qui demandent quelque chose. Il faut donc leur offrir un sacrifice (animal, riz,...) afin de les apaiser et faciliter ainsi le voyage de celui qui est allé se coucher.

Le corps est ensuite rapidement enterré, mais les cérémonies durent sept jours, durant lesquels on danse et on mange ensemble tous les soirs. La personne est morte mais son esprit est toujours présent parmi les vivants. La septième nuit, les rituels se poursuivent jusqu'à l'aube, moment propice à l'esprit du mort pour commencer son voyage vers le monde des ancêtres.

Au cours de l'ensemble de ces rituels, une préoccupation importante des vivants est que le départ du mort se fasse en cohérence avec l'ordre des choses. L'esprit du mort doit quitter ce monde. Le deuxième point important est que cet esprit parte dans les meilleures conditions afin d'être un ancêtre favorable qui ne reviendra pas tourmenter ses descendants. Le deuil, pour l'époux ou l'épouse, dure un an (parfois plus) ; il (elle) est considéré(e) comme mort(e) aussi, et comme "représentant(e)" des deux personnes.


21 mars 1999 - (c) isabelle GUYOT
Réalisé par Jérôme MALANDRINO (c) 1999